Mercredi 17 septembre, minuit.
Je prends mon quart et ai droit au lever de lune,
tardif tout comme lever de soleil ce matin, à
7 heures moins le quart. Nous sommes maintenant
dans des latitudes sud (34 degrés) et cela
se voit.
Nous qui craignions une météo trop
calme, filons après une demi journée
de moteur à 6 à 9 nœuds (spi
dans la journée, génois la nuit)
et espérons engloutir ces 500 milles en
un peu plus de trois jours.
Nos amis de Tomadji, avec qui nous naviguions
de concert depuis la Galice, ont dû se dérouter
sur Sines au Portugal, suite à un problème
de moteur. Dommage, nous aurions pu faire la traversée
à portée de VHF. Nous les retrouverons
à Porto Santo avec quelques jours de retard
sur nous.

Nous
avons assisté avant-hier à un joyeux
ballet de globicéphales autour du bateau.
Une vingtaine de ces cousins des dauphins, à
tête ronde et de taille beaucoup plus grande
(certains faisaient plus de 5 mètres),
nous ont accompagnés pendant plus d’une
demi-heure. Beaucoup plus lents que les dauphins,
ils s’amusaient à nager sur le dos,
tourner sur eux-mêmes, jouer avec notre
étrave.. Spectacle! Nous avons également
pêché notre premier thon, qui a nous
a régalés au déjeuner…
délice de manger autre chose que du maquereau
ou des sardines !
Malgré les 24 heures en continu, les journées
passent vite. Cuisine pour moi, bricole pour Ronan,
pêche et jeux pour les enfants.. Ils ont
joué toute la journée à colin-maillard,
Alix étant tombée sur l'un de mes
indispensables bandanas. J'ai quand même
réussi, grâce aux quarts de nuit,
à arriver à la moitié de
mon premier livre (un comble en un mois et demi,
non?) .
Nous avons terminé les cahiers de vacances
et attendons avec impatience les cours du CNED,
ceux de Tristan arrivant normalement demain à
Porto Santo. Pour Corentin il faudra attendre
fin septembre. Nous ne félicitons vraiment
pas le CNED qui est en retard sur tout cette année
: nous aurons donc à faire le programme
complet mais avec plus d'un mois en moins.
Quoi qu'il arrive, on ne s'ennuie vraiment pas
à bord et même si on a hâte
d'arriver on peut dire que cela se passe extrêmement
bien.
Vendredi 19 septembre, 7 heures moins le quart
:
Nous arrivons enfin à Porto Santo, totalement
épuisés. En effet, le vent est tombé
la veille à 8 à 9 nœuds, ralentissant
considérablement notre avance. Nous nous
sommes donc préparés à faire
une nuit de plus, avec une prévision météo
de force 2 à 4 de vente de face. Déception
des navigateurs car nous nous faisions une joie
d’aller enfin à la plage dans une
eau chaude (24 degrés selon le pilote),
après les 17 de Galice et 19 du Portugal...
Vers minuit, le vent forcit et s’installe
de face, nous obligeant à prendre un ris
dans la grand voile et à enrouler un peu
de génois. Jusque là, facile, sauf
que nous sommes à tirer des bords et avançons
donc deux fois moins vite.
Vers 2 heures, terre en vue!
Nous tirons des bords carrés en direction
du phare de Porto Santo. Le vent faiblit, puis
re-forcit, pour atteindre les 27/30 nœuds
(force 6/7), contrairement aux prévisions
météo.
Bien sûr la trinquette (petite voile d’avant)
n'est pas à poste, l’étai
largable non plus, il faut faire tout cela par
vent de 23-24 nœuds (on n’a quand même
pas attendu les 30) de face sur un mer très
formée avec un bateau qui tape à
chaque vague… Un véritable plaisir.
Au bout de deux heures environ, le vent faiblit
pour finir à 9 nœuds, nous devons
donc remettre toute la voilure pour avancer.
A l’arrivée, nous mouillons de nuit,
et partons nous coucher en espérant que
les enfants ne se réveilleront pas trop
tôt.
Nous avons pris au passage environ 1 centimètres
de tour de biceps chacun... Moralité de
l'histoire : ne jamais faire confiance à
la météo et préparer le bateau
au coup de vent avant la nuit ! |