Fin octobre 2003
Avant de parler de la Gomera il faut préciser
que naviguer aux Canaries n’est pas de tout repos.
En effet, entre les îles se forment des couloirs
d'accélération de 10 à 20 nœuds
de vent...
Petit exemple : en 15 heures de navigation entre Gran
Canarie et La Gomera, nous avons fait 44 changements
de voile et pris et largué 10 ris!!!
Il faut dire que nous naviguions avec Zed, un catamaran
Outremer 45 et que la régate stimulait le capitaine.
Nous avons eu toutes les conditions de vent avec des
bascules à 180 degrés, depuis rien (plusieurs
heures de moteur) à force 9 de face, bref nous
étions bien contents d'arriver, épuisés
mais heureux de cette navigation d'anthologie à
bord de Glazik. Le capitaine, qui skippe quand même
depuis un peu plus de 20 ans, n'avait jamais vu cela
La Gomera est un petit bijou de douceur, de sérénité
et d'authenticité. Ici, nous sommes loin du tourisme
de masse et du bétonnage omniprésent au
Sud de Gran Canarie et de Tenerife, des touristes ventripotents
et bruyants.
Non ici, nous goûtons vraiment le charme de cette
île très variée : désertique
au sud et verdoyante au nord, dont le principal attrait
est le parc national de Garajonay, inscrit au patrimoine
mondial de l’UNESCO.
La légende dit que le parc doit son nom à
une histoire d'amour impossible entre le prince Jonay
de Tenerife et la princesse Gara de Gomera. Leur liaison
étant particulièrement mal vue par les
tribus, ils se donnèrent la mort, enlacés
sur un poteau avec une lance à double pointe.
Depuis, ce lieu porte leur nom : Garajonay, magnifique
forêt de lauriers, de bruyères, entre 500
et 1500 mètres d’altitude.
Le passage rapide à 1500 mètres fait chuter
la température de 9 degrés : de 21 à
12°c, avec des nuages et de la pluie, nous donnant
un petit goût de l'automne chez nous...
Entre deux nuages, nous profitons de la vue magnifique
sur le volcan de Tenerife, qui culmine à 3500
mètres.

Le nord de l'île est très cultivé,
avec des bananeraies en terrasses, gagnées sur
la montagne. En effet, il n’y a pas sur l'île
de terrain plat!

Cela donne des paysages magnifiques, entre le vert
des bananiers et le gris de la roche volcanique, avec
toujours la mer en toile de fond.
Nous avons retrouvé ici Malo Ciao ainsi que les
Tomadji que nous avions abandonnés à Porto
Santo (Madère).
Joie des retrouvailles pour nous mais aussi pour les
enfants qui étaient bien contents de leur présenter
leurs nouveaux copains de Zed et Moana. La flottille
est donc presque au complet, avec Gecko (retrouvés
depuis Las Palmas) et Djelali, superbe deux mâts
en bois, construit sur les plans du Joshua mais rallongé
de quelques mètres. Ne manque plus qu’Ocealys,
un Catana 45 que nous avons connu en préparant
notre voyage dans un stage de secourisme, et qui devrait
arriver demain soir.
Tout ce monde ou presque part pour le Cap Vert dès
que les conditions météo sont favorables.
La VHF va donc bien fonctionner pendant les 850 nautiques
que compte la traversée…
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