Plongée au coeur de l'Afrique à Carriçal

(Sao Nicolao), mi novembre 2003

Nous arrivons à Carriçal, sur l'ile de Sao Nicolao (berceau de Cesaria Evora), après une navigation de nuit où nous avons régaté à qui freine le mieux son bateau avec Tomadji.

En effet, le vent plus fort que prévu nous fait arriver de nuit, ce qui n'est pas vraiment recommandé dans cet archipel plein de récifs non signalés.

A 5 heures du matin, alors que nous n'étions plus que sous trinquette seule (petite voile d'avant) ­ à 6 noeuds quand même-, nous nous mettons à la cape à deux milles des côtes en attendant le jour.

Nous mouillons à 7H30 devant une petite plage de sable noir bordée de 4 ou 5 cocotiers, dans un mouillage abrité pour une fois de la houle (en tout cas pour l'instant), et devant un petit village très calme, bref, le rêve.

Nous partons à terre le lendemain, remis de notre navigation où nous n'avons pas dormi plus de deux heures chacun, avec nos amis de Tomadji.

Dès notre débarquement, nous sommes accompagnés par une dizaine d'enfants, entre 4 et 12 ans pour qui nous semblons être une véritable attraction. Ils sont très gentils et nous montrent le chemin; l'un deux porte un maillot de la fédération française de tennis, probablement le fruit d'un cadeau de la Croix Rouge et un autre traîne au bout d’une ficelle son trésor : une boîte de beurre dans laquelle il y a 3 piles... Il a l'air d’y tenir beaucoup.

Nous allons jusqu'à l'oasis où il y a un puits et des cultures de canne à sucre, cocotiers, manguiers. Puis nous partons vers le village.

D'un côté il y a des petites maisons de pierre avec une cour pour chacune; de l'autre, c'est la misère : l' équivalent de nos corons, construits du temps où la conserverie de thon était encore en service.

Du côté des petites maisons de pierre, c'est beaucoup plus serein.

Une femme fait des tresse à sa voisine, un homme nous présente ses enfants; une cachupa (plat national du Cap Vert, à base de viande en sauce et de légumes) cuit dans le four de pierre à côté de la maisons.

Ici, nous sommes loin de la relative civilisation que nous avions vu à Sal et Boavista, au fin donc de l'Afrique, comme nous le confirme le spécialiste Tomadji, qui a passé 2 ans au Tchad.

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