Jeudi 1er juillet
Nous larguons les amarres en direction de Cadix
et de notre Tristan qui nous y attendra vers le
8.
La météo annonce de la pétole
pour 3 jours, puis 20 noeuds de vent par le travers.
Nous partons le coeur gros car après c'est
l'Europe continentale, donc le retour....
Nous avons dit au-revoir à nos amis qui
repartent pour la plupart vers l'Atlantique, à
l'exception des Outremer qui filent aussi sur
Gibraltar..
Vendredi à 6 heures
En prenant mon quart dans le lever de soleil,
j'aperçois furtivement une énorme
queue de baleine qui s'enfonce dans l'océan.
Voilà ce que tout l'équipage aura
vu de ces si nombreuse baleines des Açores...
nous serons presque tous passés à
côté sans les voir.
Zed et Mimosa sont partis 3 heures après
nous. Ces Outremer, on ne peut les battre que
par très petit temps (Glazik avance dès
5 à 6 noeuds de vent, un souffle!) ou au
près serré.
Mais eux sont au moteur à 5 nœuds
et plus alors que Glazik sous voile n'est qu’à
3 ou 4 noeuds.
Les jours passent tranquilles : c'est finalement
plutôt « cool » la
pétole! .
Dimanche 4
Nous entendons Zed et Mimosa à la VHF.
Ils ne sont qu’à 12 milles.
Le groupe électrogène ne marche
plus... Ronan répare sous spi pendant 2
heures et cela remarche. Un sacré bricoleur
ce capitaine!.
Le vent arrive, un peu trop même. Nous
attaquons 36 heures de vent entre 25 et 35 noeuds
dans le 60°, avec une mer qui se forme et
sans capote, cela signifie que la machine à
laver recommence dans le cockpit et l'eau rentre.
Bien sûr c'est le moment choisi par le
réservoir d'eau avant pour fuir et se vider
dans les fonds. Il a tellement tapé qu'il
est sorti de son emplacement.
Bref, c’est toujours une partie de plaisir...
On fait le gros dos.
Les quarts se passent obligatoirement derrière
le poste de barre, là où il y a
le plus d'eau et de vent, pas possible d'ouvrir
le moindre livre.
Méditation, réflexion au programme.
C'est toujours la mer qui décide!.
Il faut dire qu'avec Zed et Mimosa à portée
de VHF, c'est beaucoup plus sympa, on s'envoie
des encouragements, ils nous rassurent en nous
disant que le vent va adonner, OUF !
En effet le lendemain cela va beaucoup mieux,
le vent passe dans le 110 puis 120, Glazik est
plat à part l'inévitable roulis.
Le capitaine est content, nous avons repris sur
les Outremer en faisant de la vitesse alors qu'eux
faisaient du cap
La nuit, forts de l'expérience départ
au lof, nous affalons la GV par 28 noeuds de vent
et continuons à 8 noeuds sous génois
enroulé..
Au petit matin, nous avons le Cap Saint Vincent
en vue !
Egalement en vue un impressionnant rail de cargos,
j'en vois d'un seul coup 7 qui arrivent à
la queue leu leu, voilà qui m'occupe un
bon moment...
Nous sommes convenus avec Zed et Mimosa de faire
une petite escale à Sagres, premier mouillage
derrière le Cap, où nous arrivons
vers 8H du matin (10H locale).

Zed est arrivé seulement 4 heures avant
nous, Ronan est très fier d'avoir réussi
à tenir tête à ces super catas..
.
Baie magnifique, protégée par de
hautes falaises, lieu mythique d'Henri le Navigateur,
celui qui lança toutes les grandes expéditions
marines mais ne navigua jamais ou très
peu.
Zed fait le ramassage (notre annexe est toujours
dans son sac dans la soute à voiles), et
nos 7 enfants sont largués seuls sur la
plage pour leur plus grand bonheur. Une petite
déception cependant : l'eau est à
15,5 degrés !!!
Le temps de sécher les affaires, prendre
une douche «à plat», ranger,
prendre un bon café sur la plage et nous
relarguons les amarres vers midi, direction cette
fois
Cadix où nous devrions arriver demain
matin.
L'escale nous a fait un bien fou, d'autant que
maintenant nous sommes à l'abri de la houle
et les 25 noeuds de vent portant nous offrent
une navigation de rêve, d'autant plus appréciée
que les jours précédents étaient
difficiles.
Au bout de quelques heures, nous divergeons de
la route des Outremer qui vont direct sur « Gib »
alors que nous partons sur Cadix. Nous espérons
les revoir dans une semaine à Minorque.
Arrivée à Cadix (Santa Maria, juste
à côté) par un temps radieux,
joie de revoir Tristan, Papi et Mamie. Et surtout
de les voir jouer tous les trois à nouveau,

Corentin nous ayant avoué , comme
Tristan, que ce qui lui avait manqué le
plus c’était son frère...
Nous avons peu de temps pour profiter de Santa
Maria et ses jolies ruelles étroites, ses
maisons blanches et roses avec balcons en fer
forgé.
Ronan «usine» : réparation
de la capote avec les pièces apportées
par papi, refixation du pilote; je fais les lessives,
l'avitaillement, internet.
Pendant ce temps, les enfants vont à la
piscine de la marina avec Mamie.
La météo pour Gibraltar n'attend
pas, nous devons repartir car après nous
risquons d'être coincés plusieurs
jours.
Nous repartons le 9 juillet à 23H30.
Nous savons par les SMS iridium que Kadavu et
Imagine passent le détroit demain, nous
devrions donc retrouver les deux autres Outremer
dans le passage ou après.
La première nuit est agréable,
mais le réveil est costaud : 25 noeuds
au près serré, nous tirons des bords
en direction de Tarifa.
Le capitaine et son second sont vraiment fatigués
mais.. Il faut faire quand même !
Au moins le soleil est là, nous avons
une capote qui nous abrite des paquets de mer
et les enfants, tout à leur joie des retrouvailles,
jouent très sagement à l’intérieur.
Nous craignons simplement que dans le détroit
cela ne forcisse.
Tarifa approche à grands pas, nous comprenons
pourquoi c'est un site de planche réputé
mondialement. A 7,5 milles seulement des côtes
du Maroc, il y a un de ces vents !
Puis nous voici aspirés : magie de ce
détroit mythique; à bâbord,
la côte pelée espagnole, ses buildings
et ses plages. A tribord, si près, les
montagnes du Maroc.
Le courant nous emporte à deux noeuds
et, miracle, le vent tombe. Le plus dur est bien
derrière nous. A 18 heures, nous passons
devant le fameux rocher de Gibraltar, puis à
nous la Méditerranée, son eau chaude
et sa pétole............. Moteur
! |