15 juin :
Aux Açores, nous retrouvons le froid, les maisons
blanches à tuiles rouges, le bon fromage et le
bon vin : nous voici vraiment en Europe!
Et surtout, nous y retrouvons tous les amis ou, presque
: le port d’Horta accueille 1000 bateaux par an,
tous en aller ou retour de transatlantique, la plupart
entre mai et septembre. Une véritable institution.
Ici, pas un bateau de location ! En voilier, on ne va
pas aux Açores, on y passe.
Chaque jour apporte de nouveaux arrivants : nous retrouvons
Obélix, Kadavu, Imagine, Yagan, C’est la
Vie. Les jours suivants arrivent Samos, Malo Ciao, Lou-Virus,
Zed, Mimosa, Tomadji, Sol, Madéo, Majuesla et
nos amis espagnols d’Ahcnoc. Ainsi reprend la
vie trépidante des grands jours des Canaries
: on ne fait pas un pas sur les quais sans discuter
10 minutes avec quelqu’un et les apéros
et dîners se succèdent à un rythme
effréné. Ici, il pleut tout le temps mais
la chaleur est ailleurs…
Bien sûr, nous passons un certain temps dans
le célèbre Café Sport, alias Chez
Peter, LE rendez-vous des marins; il y a partout des
photos des grands marins du large, de Tabarly à
Kersauson. En témoignent également les
murs du port et les sols des quais, entièrement
recouverts de peintures des bateaux de passage. Tous
les jours (entre deux gouttes de pluie), chaque bateau
y va de son dessin, laissant ainsi une trace de son
escale à Horta. Nous savons ainsi qui est passé
avant nous : les américains de Dolphinus, les
français Pénélope, que nous avons
dû rater de peu.
Le Bel Espoir (du père Jaouenn) est à
quai en face de Glazik, avec son sister ship le Rara
Avis: belle occasion de visiter ces très beaux
3 mâts à la traditionnelle. Ils arrivent
de Terre-Neuve et sont en route pour le grand rassemblement
de Brest 2004.
Ici la vie est prospère; l’économie
açorienne est basée essentiellement sur
l’agriculture et la pêche. A l’origine
grands exportateurs de pastel, bientôt concurrencé
par l’indigo, les Açoriens ont ensuite
cultivé les oranges, puis se sont tournés
- à cause de la concurrence espagnole - vers
l’ananas, le thé (sur Sao Miguel se trouve
la seule plantation de thé d’Europe), le
maracuja… et surtout la vache : il y a aux Açores
plus de vaches que d’habitants!
En résulte une nature très belle et verdoyante,
sans oublier les hortensias qui poussent absolument
partout, taches bleues et blanches sur le bord des routes
et dans les prés. Et, nous pouvons en témoigner,
tout ceci est très largement arrosé!
24 juin : départ la ville historique d’Angra
de Heroismo, sur l’île de Terceira. Très
jolie ville du 17/18° siècle, aux maisons
blanches et noires (de la pierre volcanique), aux balcons
de fer forgé et aux multiples églises.
Ce sont les fêtes de la Saint Jean et les animations
se succèdent, du lâcher de taureau dans
les rues aux défilés dans les rues.
Nous sommes à côté des Malo Ciao
et embarquons à bord, pour la navigation de nuit
vers Sao Miguel, Gaëlle et Jonas.
Départ groupé avec Malo et Quorallien
pour les 80 milles qui nous séparent de Sao Miguel,
capitale économique des Açores et aussi,
dixit le guide, l’une de ses plus belles îles.
En effet, il y a beaucoup de choses à y découvrir.

Enfin, le beau temps arrive et nous nous régalons
d’une escapade dans l’intérieur de
l’île avec Obélix :

sources chaudes générant des fumerolles
permanentes à Furnas, baignade dans les cascades
d’eau chaude (environ 32 degrés) de la
Caldeira Vehla. Les habitants de Furnas, ville thermale
où l’odeur de soufre est très forte,
vont même jusqu’à cuire dans la terre
la spécialité locale appelée «
Cozido », sorte de pot au feu. Retour via la plantation
de thé de Gorreana, où nous apprenons
qu’il existe 3 sortes de thé noirs, selon
la taille de la feuille : le bourgeon donne l’Orange
Pekoe (du nom de Monsieur Orange, qui a le premier importé
le thé de Java et Sumatra, et Pekoe qui signifie
feuille en javanais), qui se boit en fin d’après-midi;
le deuxième, le Pekoe, est issu de la feuille
de taille moyenne et est idéal pour le matin.
Enfin, la plus grande feuille donne le Broken Leaf qui
contient 30% de théine en moins et est recommandé
pour les cardiaques… Sur la trajet retour, nous
admirons la vue magnifique sur le lac de Fogo, au fond
d’un cratère.
Le soir, le Portugal gagne le match de football contre
les hollandais en demi-finale de coupe d’Europe.
Les Açoriens sont en délire et nous assistons
à une énorme liesse populaire qui dure
toute la nuit.
Que de fêtes aux Açores! Mais il est temps
de repartir, Tristan nous attend à Cadix avec
ses grand-parents dans une semaine.
Ici tous les bateaux se retrouvent mais se disent aussi
au-revoir. Nous prenons rendez-vous pour un week-end
avec tous nos amis marins à la mi-septembre :
la vue de mer continuera donc après le voyage... |