Transat retour

Samedi 3 Juillet 2004 20:00H

Retranscrition du dernier message de Béa a son Papa hier soir Samedi 23 Juillet a 20:20h...

Nous venons de recevoir à l'instant un appel téléphonique de Béatrice. La mer est belle, ils comptent arriver à Cadix, sans doute mardi, où ils récupéreront Tristan venu en voiture avec ses grand-parents.

Leur position ce jour(samedi) à 20h20: 38° 12' Nord, 20° 39' West
Bien à vous, à bientôt

Pierre

Pour visualiser la distance qui leur reste, une petite carte (Il va falloir que je change le fond avant qu'ils ne touchent Cadix....
Elle sort du cadre.....)

Les Açores : le rendez-vous des marins

15 juin :

Aux Açores, nous retrouvons le froid, les maisons blanches à tuiles rouges, le bon fromage et le bon vin : nous voici vraiment en Europe!

Et surtout, nous y retrouvons tous les amis ou, presque : le port d’Horta accueille 1000 bateaux par an, tous en aller ou retour de transatlantique, la plupart entre mai et septembre. Une véritable institution. Ici, pas un bateau de location ! En voilier, on ne va pas aux Açores, on y passe.

Chaque jour apporte de nouveaux arrivants : nous retrouvons Obélix, Kadavu, Imagine, Yagan, C’est la Vie. Les jours suivants arrivent Samos, Malo Ciao, Lou-Virus, Zed, Mimosa, Tomadji, Sol, Madéo, Majuesla et nos amis espagnols d’Ahcnoc. Ainsi reprend la vie trépidante des grands jours des Canaries : on ne fait pas un pas sur les quais sans discuter 10 minutes avec quelqu’un et les apéros et dîners se succèdent à un rythme effréné. Ici, il pleut tout le temps mais la chaleur est ailleurs…

Bien sûr, nous passons un certain temps dans le célèbre Café Sport, alias Chez Peter, LE rendez-vous des marins; il y a partout des photos des grands marins du large, de Tabarly à Kersauson. En témoignent également les murs du port et les sols des quais, entièrement recouverts de peintures des bateaux de passage. Tous les jours (entre deux gouttes de pluie), chaque bateau y va de son dessin, laissant ainsi une trace de son escale à Horta. Nous savons ainsi qui est passé avant nous : les américains de Dolphinus, les français Pénélope, que nous avons dû rater de peu.

Le Bel Espoir (du père Jaouenn) est à quai en face de Glazik, avec son sister ship le Rara Avis: belle occasion de visiter ces très beaux 3 mâts à la traditionnelle. Ils arrivent de Terre-Neuve et sont en route pour le grand rassemblement de Brest 2004.

Ici la vie est prospère; l’économie açorienne est basée essentiellement sur l’agriculture et la pêche. A l’origine grands exportateurs de pastel, bientôt concurrencé par l’indigo, les Açoriens ont ensuite cultivé les oranges, puis se sont tournés - à cause de la concurrence espagnole - vers l’ananas, le thé (sur Sao Miguel se trouve la seule plantation de thé d’Europe), le maracuja… et surtout la vache : il y a aux Açores plus de vaches que d’habitants!

En résulte une nature très belle et verdoyante, sans oublier les hortensias qui poussent absolument partout, taches bleues et blanches sur le bord des routes et dans les prés. Et, nous pouvons en témoigner, tout ceci est très largement arrosé!

24 juin : départ la ville historique d’Angra de Heroismo, sur l’île de Terceira. Très jolie ville du 17/18° siècle, aux maisons blanches et noires (de la pierre volcanique), aux balcons de fer forgé et aux multiples églises. Ce sont les fêtes de la Saint Jean et les animations se succèdent, du lâcher de taureau dans les rues aux défilés dans les rues.

Nous sommes à côté des Malo Ciao et embarquons à bord, pour la navigation de nuit vers Sao Miguel, Gaëlle et Jonas.

Départ groupé avec Malo et Quorallien pour les 80 milles qui nous séparent de Sao Miguel, capitale économique des Açores et aussi, dixit le guide, l’une de ses plus belles îles.

En effet, il y a beaucoup de choses à y découvrir.

Enfin, le beau temps arrive et nous nous régalons d’une escapade dans l’intérieur de l’île avec Obélix :

sources chaudes générant des fumerolles permanentes à Furnas, baignade dans les cascades d’eau chaude (environ 32 degrés) de la Caldeira Vehla. Les habitants de Furnas, ville thermale où l’odeur de soufre est très forte, vont même jusqu’à cuire dans la terre la spécialité locale appelée « Cozido », sorte de pot au feu. Retour via la plantation de thé de Gorreana, où nous apprenons qu’il existe 3 sortes de thé noirs, selon la taille de la feuille : le bourgeon donne l’Orange Pekoe (du nom de Monsieur Orange, qui a le premier importé le thé de Java et Sumatra, et Pekoe qui signifie feuille en javanais), qui se boit en fin d’après-midi; le deuxième, le Pekoe, est issu de la feuille de taille moyenne et est idéal pour le matin. Enfin, la plus grande feuille donne le Broken Leaf qui contient 30% de théine en moins et est recommandé pour les cardiaques… Sur la trajet retour, nous admirons la vue magnifique sur le lac de Fogo, au fond d’un cratère.

Le soir, le Portugal gagne le match de football contre les hollandais en demi-finale de coupe d’Europe. Les Açoriens sont en délire et nous assistons à une énorme liesse populaire qui dure toute la nuit.

Que de fêtes aux Açores! Mais il est temps de repartir, Tristan nous attend à Cadix avec ses grand-parents dans une semaine.

Ici tous les bateaux se retrouvent mais se disent aussi au-revoir. Nous prenons rendez-vous pour un week-end avec tous nos amis marins à la mi-septembre : la vue de mer continuera donc après le voyage...

 

 

 

 
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