Je vous présente trois volcans célèbres que
j'ai eu l'honneur de rencontrer au cours de mes
6 premiers mois de navigation dans l'océan Atlantique
Nord.
Le Teide - Incroyable mais vrai, ce volcan de
l'île de Tenerife aux îles Canaries est, avec
ses 3718 mètres, le point culminant de l'Espagne!

Avec 17 kilomètres de diamètre, c'est une des
plus grandes « caldera » du monde. Une « caldera »
(chaudière en espagnol) est le nom donné par les
géologues pour désigner un ancien cratère effondré
en forme quasi-circulaire et de dimension importante.
La dernière éruption avec coulée de lave remonte
à 1798.
On observe aujourd'hui des fumerolles qui si elles
cessaient pourraient signifier un regain d'activité.
Je l'ai vu longtemps au dessus des nuages quand
nous sommes partis de l'île de La Goméra (îles
Canaries) en direction de l'île de Sal (ïles du
Cap Vert), quatre jours de navigation plus au
sud.

Fogo, l'ile volcan - Autrefois, cette île de
l'archipel des îles du Cap Vert s'appelait Sao
Filippe. Mais avec la fureur de son volcan, on
lui préféra le nom de Fogo (le feu en portugais).
C'est une petite île ronde en forme de volcan
qui sort de 2829 mètres au dessus du niveau de
la mer. La hauteur de ce volcan est beaucoup plus
impressionnante si l'on ajoute la partie immergée,
environ 3000 mètres d'après la carte marine.
Le volcan est encore en activité. Sa dernière
éruption, le 2 avril 1995, est très récente à
l'échelle du temps de la vulcanologie.
Lors de celle-ci, des blocs de pierre de plusieurs
tonnes ont été projetés sur des centaines de mètres
à la ronde avant qu'une coulée de lave ne détruise
quelques maisons. Heureusement, il n'y a pas eu
de mort.
Les habitants de Fogo, malgré le danger, cultivent
dans le cratère des légumes, des noix de cajou,
des grenades, des cacahuètes, du raisin et du
café.
Je me rappelle avoir vu Fogo un matin après avoir
heurté une baleine pendant la nuit alors que nous
arrivions à Brava, l'île voisine de Fogo.
La Montagne Pelée - Avec ses 1395 mètres elle
est souvent entourée de nuages. Elle est presque
toujours en vue dans les paysages de La Martinique.
Elle est tristement célèbre à cause de son explosion
du 8 mai 1902 à laquelle seuls 2 hommes survécurent
dans la ville de Saint-Pierre, la capitale de
la Martinique à cette époque : un prisonnier tranquillement
assis dans sa cellule et protégé de la chaleur
et de l'effet souffle du nuage ardent et un autre
monsieur moins célèbre.
L'explosion a entraîné la mort des 28 000 habitants
de Saint-Pierre (tous sauf 2) ainsi que celle
de nombreux villageois du Prêcheur, de Morne-Rouge,
Grand-Rivière, Macouba et Ajoupa-Bouillon.
Le phénomène éruptif avec « nuage ardent » constaté
en 1902 n'avait jamais été observé auparavant.
Il permit de définir le type volcanique « péléen »
: le magma monte dans la cheminée et bouche celle-ci
du fait de sa viscosité.
Une forte explosion finit par se produire ; elle
libère des « nuées ardentes », émulsion de matériaux
solides dans un mélange d'eau et de gaz à haute
température (400° en 1902) qui dévale les pentes
à une vitesse inouïe (400km/h en 1902), renverse
les murs par l'effet de souffle, enflamme les
maisons et les bateaux du port et brule ou asphyxie
les habitants par l?effet de la température.
L'activité volcanique a cessé en 1932 mais reste
depuis sous haute surveillance.
Moi, après 14 jours de transat j'ai crié « terre
en vue! » en apercevant la Montagne Pelée à l'horizon
(cf photo).

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